Norme assainissement individuel

Introduction

L’assainissement individuel est régi non pas par une norme assainissement individuel mais par un ensemble de réglementations applicables sur tout le territoire français. Découvrez les normes assainissement individuel dans cet article.

norme assainissement individuel - projet d'assainissement

On réglemente l’assainissement non-collectif directement ou indirectement par nombre de textes législatifs. On retrouve l’ANC par exemple dans certains articles du Code Général des Collectivités Territoriales et du Code de l’Urbanisme. Ce, comme du Code de la Construction et de l’Habitation et du Code de la Santé Publique. On en parle aussi dans la Loi sur l’Eau et les Milieux Aquatiques de 2006, ainsi que dans le Grenelle Environnement.

Au-delà de ces textes d’ordre général, il est important de mentionner, parmi les réglementations applicables sur l’ANC :

  • l’Arrêté ministériel « prescriptions techniques » du 7 septembre 2009 modifié par l’arrêté ministériel du 7 mars 2012.
  • l’Arrêté ministériel « contrôle » du 27 avril 2012.
  • l’Arrêté ministériel « agrément vidangeur » du 7 septembre 2009 modifié par l’arrêté ministériel du 3 décembre 2010
  • la norme NF EN 12566-3
  • le DTU 64-1, et
  • les diverses réglementations locales,

que nous allons tenter de résumer brièvement dans les pages qui suivent, afin de vous en faciliter la lecture.

Normes applicables en quelques mots

L’arrêté ministériel sur les prescriptions techniques applicables pour l’ANC (Assainissement non Collectif) a été modifié et est entré en vigueur le 1er juillet 2012.

L’Arrêté ministériel « prescriptions techniques » du 7 septembre 2009 modifié par l’arrêté ministériel du 7 mars 2012, s’applique aux installations de 1 à 20 EH. Ces deux arrêtés définissent clairement ce que doit être un dispositif ANC. Penchez-vous pour commencer sur 6 des articles qui y figurent (et sur leurs modifications respectives) :

L’article 5 de l’A.M. du 07/03/2012

Il entérine entre autre, au II-4°, la règle d’or du dimensionnement d’une installation d’ANC de 1 à 20 EH : 1 PP = 1 EH, soit 1 équivalent-habitant pour chaque pièce principale de l’habitation. Ce, hors établissements recevant du public et hors cas exceptionnels, sachant qu’une pièce principale est une pièce de sommeil ou de séjour.

 

L’article 6 de l’A.M. du 07/09/2009

Il va définir les filières traditionnelles et les massifs filtrants sur lit de zéolithe (il est donc directement inspiré des arrêtés du 6 mai 1996 et du 24 décembre 2003, entretemps abrogés), quand l’article 7 précise ce que sont les filières qui doivent faire l’objet d’un Agrément Ministériel spécifique. (filières compactes, microstations, systèmes alternatifs) Ce, pour être commercialisables en France. Attention : la pose de toute filière non traditionnelle qui n’aurait pas décroché le sésame que constitue l’Agrément Ministériel, est strictement illégale en France !

Attention donc aux charlatans qui en réfèrent à de supposées règlementations ou certifications européennes pour vous faire croire que vous pouvez sans crainte acheter leurs dispositifs ANC, aux escrocs qui essaient de vous fourguer du matériel importé de l’étranger avec des certifications… étrangères, ou – pire encore – aux arnaqueurs, souvent basés hors des frontières hexagonales, qui vous vendent sur internet des matériels soi-disant agréés avec force documents falsifiés à l’appui et vous livrent, une fois payés, des équipements qui n’ont rien à voir avec leurs promesses !

Face à ces tromperies et contrefaçons, deux parades :

1.) Ne pas acheter sur internet autrement qu’en direct auprès des fabricants (ou de leurs distributeurs clairement identifiés et confirmés).

2.) Vérifier sur le site interministériel dédié que le dispositif qu’on vous propose fait bien l’objet d’un Agrément.

Les articles 11 à 13 précisent que les eaux traitées en sortie de dispositif ANC doivent en priorité être infiltrées dans le sol, ou par défaut rejetées dans le milieu hydraulique superficiel, ou sinon envoyées dans des puits d’infiltration – en précisant bien sûr sous quelles conditions on peut faire appel à quel type d’exutoire, c’est-à-dire selon quels critères de perméabilité du terrain, sous réserve de quelles autorisations etc.

L’arrêté ministériel sur le contrôle de l’assainissement non collectif est entré en vigueur le 1er juillet 2012. Il définit la mission de contrôle des installations par le Service Public de l’Assainissement non collectif (appelé aussi SPANC).

L’Arrêté ministériel « contrôle » du 27 avril 2012 a abrogé la version antérieure du 7 septembre 2009. Par défaut, la « police de l’eau » est entre les mains du maire de la commune ; il peut déléguer ce pouvoir à un organisme tel qu’un « spanc » (service public d’assainissement non collectif). Cet arrêté définit la mission de contrôle des installations par le spanc.
En tant que propriétaire d’une installation d’ANC, vous serez en contact avec votre spanc dans deux principaux cas de figure :

Réhabilitation

Lorsqu’il faut réhabilliter l’installation existante ou que vous souhaitez réaliser une installation neuve : l’article 3 prescrit un examen préalable de la conception par le spanc. (Important : les conclusions du spanc, qui devront établir la conformité de l’installation au regard des prescriptions réglementaires, seront impérativement jointes à toute demande de permis de construire ou d’aménager). Ce, ainsi qu’une vérification de la bonne exécution des travaux par ce même spanc.

Votre objectif : obtenir un rapport du spanc attestant de la conformité de votre installation aux réglementations en vigueur.

 

Le contrôle

Le spanc passe au moins une fois tous les dix ans vérifier que votre installation fonctionne et qu’elle est entretenue correctement. Si elle représente un danger sanitaire ou un risque environnemental avéré, vous aurez quatre ans pour la remettre aux normes. Ce, dans le cadre d’une vente immobilière, vous aurez un an pour le faire.

L’arrêté ministériel sur l’agrément des vidangeurs (personnes réalisant les vidanges) de l’assainissement non collectif est entré en vigueur le 15 décembre 2010.

Arrêté ministériel « agrément vidangeur » du 7 septembre 2009 modifié par l’arrêté ministériel du 3 décembre 2010.

Les dispositifs d’assainissement non collectif génèrent des boues . On stock ces boues dans la fosse toutes eaux ou le décanteur, qu’il faut régulièrement vidanger. Cet arrêté précise les conditions dans lesquelles sont agréées les personnes réalisant de telles vidanges et/ou prenant en charge le transport et l’élimination des matières extraites.

Ces personnes sont en effet soumises à agrément préfectoral. Ce, ainsi qu’au respect de règles bien précises sur la façon d’exercer leurs activités. (quotas sur les volumes de matières extraites, élimination uniquement auprès des filières dédiées etc.).

Résumé de la norme NF EN 12566-3 sur l’assainissement individuel (ou non collectif).

NF EN 12566-3Cette norme française, directement dérivée de la norme européenne correspondante, concerne les « petites installations de traitement des eaux usées jusqu’à 50 EH » et plus particulièrement, puisqu’on parle ici de sa partie 3, les « stations d’épuration des eaux usées domestiques prêtes à l’emploi et/ou assemblées sur site ». Elle définit les critères techniques que tout dispositif ANC de 1 à 50 EH doit respecter, en termes de résistance mécanique, d’étanchéité, de performance épuratoire,… pour pouvoir arborer le marquage CE.

Prescriptions

Les arrêtés « prescriptions techniques » des 7 septembre 2009 et 7 mars 2012 y font directement référence : pour faire simple, ils entérinent l’application de cette norme. La procédure d’Agrément Ministériel reprend ses critères et les complète d’un certain nombre d’exigences supplémentaires.

Ce qui fait, s’il était besoin de le souligner une fois encore, qu’un « agrément européen » ne veut rien dire (l’expression n’existe pas même officiellement) : le marquage CE, c’est-à-dire le respect des critères imposés par la (NF) EN 12566-3, n’est qu’une première étape sur le chemin qui mène à l’Agrément Ministériel français.

Résumé des règles de l’art du DTU 64.1 en matière d’installation de dispositifs d’assainissement non collectif :

Ce « document technique unifié » vient d’être révisé : le NF DTU 64.1 (norme française homologuée). Celui-ci, daté d’août 2013, vient de remplacer le XP DTU 64.1 (norme expérimentale) de mars 2007. La nouvelle version est en vente depuis le 16 juillet sur le site de l’Afnor ; un document-résumé rédigé par l’IFAA est disponible.

Ce nouveau DTU 64.1 porte pour titre : « Dispositifs d’assainissement non collectif (dit autonome) – Pour les maisons d’habitation individuelle jusqu’à 20 pièces principales ». Tout professionnel impliqué dans la pose de dispositifs ANC se doit d’en connaître parfaitement le contenu… et de l’appliquer sur le terrain ! Il s’agit en effet de recommandations définissant les règles de l’art en matière de réalisation de dispositifs d’ANC « traditionnels » (fosse toutes eaux + traitement par le sol).

Le DTU 64.1 est volontairement flou, pour ne pas dire muet, sur la façon de poser une filière agréée. Les indications portant sur une filière agréée donnée seront plutôt à chercher dans le manuel technique du fabricant correspondant. Il n’en reste pas moins que, une cuve étant une cuve, de nombreux points de ce DTU sont communs à tous les dispositifs ANC. Et peuvent donc également s’appliquer à tous les cas de figures (remblayage d’une cuve en sol sec, remblayage en sol humide ou difficile,…).

 

Ajouts techniques

A noter qu’au-delà des quelques ajouts techniques, le NF DTU 64.1 a été aligné sur les arrêtés ministériels en vigueur. Cela va inclue l’introduction d’un paragraphe sur le terrassement, redéfinition des granulats, la prise en compte de la distribution intermittente etc.. Celui-ci concerne désormais officiellement les dispositifs de 1 à 20 EH (et non plus de 1 à 10 EH comme son prédécesseur). Il s’articule désormais en 3 parties : le cahier des clauses techniques types (partie 1-1), les critères généraux de choix des matériaux (partie 1-2) et – une nouveauté des plus utile – le cahier des clauses administratives spéciales types (partie 2).

La réglementation locale sur l’assainissement individuel complète les directives nationales et européennes.

De nombreux arrêtés préfectoraux, communaux,… et autres règlements de spancs, peuvent venir compléter localement la règlementation nationale et/ou l’adapter aux contraintes locales. Il est illusoire de chercher à les lister ici – tout autant qu’inutile. Ce, sachant que vous allez devoir, quel que soit votre projet, vous rapprocher de votre spanc pour faire valider la conception de votre projet. Validation, avant de vous lancer dans les travaux. Le SPANC va parfaitement savoir vous renseigner sur lesdites réglementations locales et, le cas échéant, vous en remettre une copie écrite.

Outre les normes d’assainissement individuel, il y a des obligations et démarches en ANC

Comme le rappellent les Ministères de l’Ecologie et de la Santé, les habitations non desservies par un réseau public de collecte des eaux usées (le fameux « tout-à-l’égout ») doivent être équipées d’une installation autonome dite « d’assainissement non collectif » pour traiter leurs eaux usées domestiques. Si l’objectif prioritaire est de prévenir tout risque sanitaire, il est aussi de limiter l’impact sur l’environnement et de participer ainsi à l’effort national de protection de la ressource en eau. En tant qu’usager de l’ANC, vous devez limiter l’impact environnemental de vos rejets.

Nous sommes donc tous tenus de respecter les obligations réglementaires relatives à l’ANC :

Avant le projet

Avant tout projet de réalisation ou de réhabilitation de votre installation d’ANC, il est nécessaire de contacter le Service Public d’Assainissement Non Collectif (le « spanc ») dont vous dépendez. Ce, afin qu’il vérifie la conformité de votre projet. C’est la Mairie qui vous communique les coordonnées. Dans le cadre d’une opération soumise à permis de construire ou d’aménager impactant votre installation d’ANC il faut joindre des documents. Vous joindrez tout simplement, dans votre dossier de demande de permis, l’attestation de conformité de votre projet d’ANC que vous aura délivrée le spanc.

Obligation vous est faite de faciliter l’accès à votre installation lors des différents contrôles réglementaires effectués par le spanc.

Au même titre que vous allez payer, qu’on integre dans votre facture d’eau, une redevance pour le traitement de vos eaux usées. Si vous étiez raccordé au tout-à-l’égout, on vous facture une redevance pour couvrir le coût engendré par l’activité du spanc.

Vous pouvez demander à votre spanc une copie de son règlement de service. Ce, afin de connaître les fréquences de contrôles (au minimum 1 fois tous les 10 ans) le montant des redevances etc.

 

Vente de votre logement

Lors de la vente de votre habitation, il faut fournir un rapport de contrôle du spanc daté de moins de 3 ans. Si le dernier contrôle remonte à plus de 3 ans, vous devez réaliser un nouveau contrôle à vos frais.

À l’issue du contrôle par le spanc, les délais impartis pour réaliser les travaux éventuellement nécessaires sont les suivants :

En cas de risque environnemental et/ou sanitaire avéré(s), vous allez devoir réaliser les travaux de mise en conformité de votre installation d’ANC dans un délai de 4 ans.
Ce délai est ramené à 1 an en cas de vente ou d’acquisition d’un logement (pour plus d’infos, consulter la fiche de synthèse des Ministères en cliquant ici).
En cas de dysfonctionnement de l’installation, vous devez procéder aux réparations requises dans les meilleurs délais.

 

Votre responsabilité

Enfin, il faut garder à l’esprit qu’en tant qu’usager de l’ANC, vous êtes responsable du bon fonctionnement de l’installation d’ANC qui vous appartient. Ce, en respectant les indications du guide d’utilisation du fabricant et/ou de l’installateur. Comme pour tout équipement (chaudière, cheminée, voiture,…), il est impératif d’en assurer ou d’en faire assurer un entretien régulier. Le fabricant et/ou ses représentants doivent pouvoir vous proposer un contrat d’entretien à un coût relativement modeste. Et de faire périodiquement vidanger votre installation d’ANC par une personne agréée.

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Pourquoi existe-il des différences dans la réglementation locale dans l’assainissement ?

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Les différences de réglementation sur l’assainissement individuel entre chaque département s’expliquent principalement par des contraintes locales du sol et de la protection environnementale distinctes.

La législation nationale, constituée principalement de normes et d’arrêtés ministériels, définit un cadre général pour l’ANC. Ce cadre peut être adapté au contexte local avec des arrêtés préfectoraux ou municipaux, des règlements internes de spancs etc. qui « affinent » la législation nationale.

On y retrouve par exemple parfois des exigences plus contraignantes en bord de littoral, pour la protection des zones de baignade, ou encore des fréquences de contrôle des installations d’ANC qui varient d’un spanc à l’autre.

A noter toutefois qu’en temps normal, ces dispositions complémentaires s’appliquent à tous les types de dispositifs ANC sans discrimination.

Pour les connaître, il convient de se rapprocher du spanc local ou de sa mairie.

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